Présent en Côte d’Ivoire pour la couverture médiatique de la CAN 2023, votre média Ouest Foot Afrique a réalisé un reportage avec quelques togolais vivant au pays des Eléphants. Comment vivent-ils cette Coupe d’Afrique des Nations sans le Togo ? Réponses dans cet article.
C’est connu depuis de nombreux mois. La CAN 2023 va se disputer sans le Togo. Les Eperviers n’ont pas pu occuper les deux premières places dans son groupe B des éliminatoires, terminant 3ès avec 8 points. Insuffisant pour prétendre à renouer avec la participation à une CAN après avoir raté les éditions de 2019 et de 2021.
La diaspora togolaise la plus importante au monde vit en Côte d’Ivoire. Il y a un lien très étroit entre les deux pays. Et une CAN organisée en terre ivoirienne sans les Eperviers laisse un goût amer pour les ressortissants togolais. C’est le cas pour Eklou Raoul, un jeune togolais vivant à Bingerville, présent dimanche au stade Félicia pour le match Egypte – Mozambique.
« La CAN on la vit bien surtout avec l’ambiance dans les tribunes. Mais, il y a une toute petite déception parce qu’on attendait le Togo. Malheureusement, on ne s’est pas qualifié. Ça fait un peu mal. Rien qu’en voyant les ambiances dans les stades, on aurait voulu que notre pays soit là pour vivre l’évènement ensemble. On fait avec. Mais, on fait l’ambiance avec les autres pays qualifiés. C’est comme si on est des frères, c’est génial. On espère la qualification du Togo pour l’édition prochaine. », a-t-il déclaré.
Même sentiment mitigé pour Didi Bodjrenou, une Togolaise, interprète de formation, résidant à la Riviera Attoban à Cocody : « Cette Coupe d’Afrique des Nations sans le Togo, je la vis comme un petit vide au fond de moi. Je parle de vide, parce qu’il y a des choses que j’aurais aimé faire que je ne peux pas faire quand mon pays n’est pas impliqué. J’aurais aimé accueillir les Eperviers à l’aéroport, j’aurais aimé me retrouver entre supporters togolais dans les villages Akwaba (ndlr, espaces réservés aux retransmissions des matchs pendant la CAN 2023). J’aurais aimé dresser des drapeaux devant mon portail. J’aurais aimé courir dans la rue avec mon drapeau. Il y a tellement de choses que j’aurais voulu faire. Vivre l’euphorie que les gens sont en train de vivre actuellement aurait été un immense plaisir pour moi. Je n’ai pas eu cette opportunité cette année. ».
Déçue de l’absence de la sélection togolaise en Côte d’Ivoire, elle se projette déjà sur la CAN 2025 au Maroc, tout en restant nostalgique de l’épopée des Eperviers en 2006 avec la qualification pour la Coupe du Monde en Allemagne.
« J’espère que les Eperviers vont nous faire rêver à la CAN prochaine. Parce que j’aimerais bien qu’on puisse y aller. J’aimerais qu’on fasse même mieux qu’en 2006. Là aujourd’hui, je n’ai que des souvenirs de 2006 au moment où les autres célèbrent, je retourne sur les réseaux sociaux pour vivre la nostalgie du moment où on chantait pour les Eperviers. J’aimerais bien revivre ça. », a-t-elle conclu.
Basé dans la ville de Yamoussoukro, Ekué Amégan dit se défouler pendant cette CAN bien que le Togo soit absent. Il avoue ne pas le regretter.
« Que peut faire cette équipe togolaise à la CAN 2023 ? s’est-il interrogé. Actuellement les nations travaillent, ce qui n’est pas le cas du Togo. Aucune formation n’est faite, je sens que la Fédération ne fait rien. De loin, je suis les informations et je vois que rien n’est vraiment fait au pays pour que le football puisse évoluer. C’est une bonne chose cette non-qualification. En tout cas, sans le Togo, je vis à fond la CAN. En plus, je suis dans une ville où sont logés le Sénégal et le Cameroun, deux grandes nations. Je ne raterai aucun match de ce Groupe C. », a-t-il dit.
Avec une troisième absence de rang du Togo à une Coupe d’Afrique des Nations, l’ultimatum est désormais donné au sélectionneur Paulo Duarte. Pour le président de la Fédération Togolaise de Football (FTF), le technicien portugais a l’impérieux devoir de qualifier les Eperviers pour la CAN 2025 avec l’objectif de passer au moins le premier tour.
Reportage réalisé par John ATTISSO, envoyé spécial d’Ouest Foot Afrique en Côte d’Ivoire
