L’annonce a été faite lundi lors d’une interview sur Taxi FM. Le Colonel Guy Akpovy sera candidat à sa propre succession au prochain Congrès électif à la Fédération Togolaise de Football le 3 février 2024 à Atakpamé. Pour quel objectif ? C’est la question qui taraude les esprits.

« On arrive à la fin d‘un mandat et il est de bon ton de présenter notre bilan aux membres de la FTF. S’ils jugent qu’on devrait continuer, ce sera avec plaisir. Bien évidemment si c’est le cas, ce sera notre dernier mandat à la tête du football togolais qu’on est très heureux de servir comme depuis le premier jour. Le rendez-vous est pris pour tous le 3 février prochain à Atakpamé. », a-t-il déclaré sur les ondes de Taxi FM lundi, relayé par la FTF sur son site officiel. La course pour un troisième mandat est lancée.

Président de la FTF depuis 2016, le Colonel Guy Akpovy veut continuer à la tête de l’instance faitière du football. Ceci pour la durée 2024-2028 qui sera son dernier mandat s’il est élu. L’actuel patron du football togolais veut un troisième mandat pour poursuivre ses différents chantiers. Lesquels ? Dans cet article, Ouest Foot Afrique fait un bilan non-exhaustif des huit années de Guy Akpovy à la tête de la FTF.

Le bilan positif de Guy Akpovy

Le président de la FTF est décrié. Mais, le bilan est n’est pas que négatif. Il a su rassembler les acteurs du football togolais autour de son projet. Depuis son arrivée en 2016, il n’y a plus eu de crise, l’accalmie a régné. C’est à mettre à son actif.

Avec le « Nouvel Elan », il y a eu une régularité dans l’organisation des différents championnats. Même la D3 a été jouée. Le fait que les joueurs locaux soient en jambes a permis au Togo de disputer le premier CHAN de son histoire en 2021.

La qualification de la sélection féminine pour la CAN 2022 rentre aussi dans son bilan. Même si l’organisation du championnat féminin laisse désirer.

Après plusieurs années d’absences, la Coupe du Togo a fait son retour dans le calendrier de la FTF cette saison.

Au niveau de la communication, la FTF est à féliciter. Il y a eu une nette amélioration concernant la promotion autour de ses activités. Ce qui est à l’origine de la signature de partenariat avec plusieurs structures de la place.

Les choses à améliorer pour les années à venir en cas de victoire en 2024

Guy Akpovy doit faire du football des jeunes son cheval de bataille. Faire du football à la base, n’est pas synonyme d’engager des sélections de jeunes dans des compétitions internationales. Cette méthode a montré ses limites. Puisque les Eperviers cadets, juniors, U23, juniors Dames n’ont pas eu de résultats probants.

Le football des jeunes doit être la priorité des priorités de la FTF. Il faut une véritable politique dans ce sens sur une longue durée avec de réels objectifs. Le football togolais est à la croisée des chemins. Cela nécessite une nouvelle vague de joueurs, de formateurs et d’éducateurs pour inverser cette tendance. Et cela passe par des moyens assez colossaux qui seront alloués à la formation des acteurs. Les modèles sénégalais et mauritaniens en sont la parfaite illustration. Il faut aller à la bonne école.

En pratiquement huit années de règne d’Akpovy, le Togo n’a participé qu’une seule fois à la CAN et c’était en 2017. Les Eperviers sont sur une série de trois Coupe d’Afrique des Nations ratées de suite (2019, 2021 et 2023). Il l’a annoncé, la CAN 2025 reste la mission principale de Paulo Duarte. C’est bien beau. Mais, une qualification pour cette CAN pour quelle fin ? Eliminé au premier tour et revenir ? Il faut définir de réels objectifs pour la sélection nationale A. Jouer une CAN est une bonne chose mais n’est pas une fin en soi. Il faudra travailler en amont pour récolter les fruits en aval. L’on ne déploie aucun effort mais l’on veut avoir les mêmes privilèges que les autres. Une qualification pour une compétition majeure ne se décrète pas, ça se mérite. Et pour le moment, la sélection togolaise a encore des lacunes et le sélectionneur fait avec des joueurs à sa disposition, certains limités pour le haut niveau. Le football à la base, reste une obligation. Et surtout rester patient pour avoir des résultats sur la durée et non éphémère ou sporadique.

Le constat est clair. Lors des 8 dernières années, le football togolais est à l’agonie et n’a clairement pas un avenir certain. Puisqu’aucun signe de réconfort ne se pointe à l’horizon. Certes, il y a eu quelques qualifications, des efforts et plus rien. Le vrai chantier est là. Il faut une refonte du football togolais. Entraineurs, joueurs, arbitres, dirigeants… tous sont concernés. Guy Akpovy reste le favori à sa propre succession. S’il gagne le 3 février 2024, il va falloir que ces quatre années à venir soient un déclic pour le football au Togo. Akpovy a encore du travail à faire. Il doit avoir cette pression de laisser un bon héritage à celui qui viendra à la FTF en 2028.